Découvrez le parcours Résistantes, femmes dans la résistance française par C215
Focus
Mise à jour le 06/12/2023
Découvrez les 22 portraits de l'artiste C215 autour des femmes dans la résistance française, réalisés dans l'arrondissement !
Le projet Résistantes, femmes dans la résistance française, a été mené en collaboration avec le street-artiste Christian Guémy, alias C215.
En août 2022, 22 portraits de femmes illustres, symboles de la Résistance, ont été réalisés dans différents lieux de l'arrondissement.
Pour faire votre parcours, suivez les adresses :
Militante communiste, comme son mari, Louise s’engage
en Résistance dans « l’organisation spéciale » et devient agent de
liaison de Raymond Losserand. Elle est arrêtée le 16 mai 1942 lors d’un coup de
filet par la police. Son mari est exécuté au stand de tir de Balard. Elle est
déportée le 24 janvier 1943 dans un convoi de 230 résistantes envoyées à Auschwitz,
elle est transférée à Ravensbrück puis à Mauthausen. Elle est libérée en avril
1945.
Dès
les débuts de l’Occupation, Berty Albrecht aide des prisonniers évadés. Aux
côtés de son compagnon Henri Frenay, elle participe à la rédaction de journaux
clandestins. Arrêtée en 1942, elle est libérée par un commando de résistants et
reprend ses activités. En mai 1943, elle est à nouveau arrêtée, torturée et
transférée à Fresnes où elle se suicide le 31 mai 1943. Elle est l’une des six
femmes Compagnon de la Libération et l’une des deux femmes inhumées au Mémorial
de la France combattante au Mont-Valérien.
Avec son mari Jean, Germaine Vogel fait partie de l’antenne
de Soisson du réseau « La Vie Française » qui édite un journal
résistant à partir de septembre 1940. Le groupe, rattaché au réseau du Musée de
l’Homme, aide des clandestins et fournit des renseignements à la France libre.
Les époux Vogel sont arrêtés en 1941 et Jean est exécuté le 27 octobre 1942.
Relâchée, Germaine est à nouveau arrêtée et déportée le 4 février 1944 à
Ravensbrück. Elle est rapatriée le 7 mai 1945 après la libération des camps.
Marie Politzer, appelée Maï, dirige une maternité.
Elle adhère au parti communiste avec son mari Georges Politzer, professeur de
philosophie. Ils font paraître en novembre 1940, avec Jacques Decour et les
époux Solomon, un périodique clandestin, l’Université
libre, organe de résistance universitaire. Le 15 février 1942, ils sont arrêtés. Georges Politzer
est fusillé comme otage le 23 mai 1942. Maï Politzer fait partie du convoi de
230 résistantes déportée le 24 janvier 1943 à Auschwitz où elle meurt en mars.
Dentiste, Vincentella, dite Danielle, Casanova est secrétaire
générale de l’Union des Jeunes Filles de France (communiste) à sa fondation, en
1936. Après la déclaration de guerre, elle est membre de la direction
clandestine du parti communiste et participe à l’organisation de manifestations
en 1940 et 1941 à Paris. Elle est arrêtée le 15 février 1942 chez les Politzer.
Elle est déportée à Auschwitz le 24 janvier 1943 et y décède le 9 mai 1943.
Louise
Macault est une institutrice française. En 1943, son mari Robert Aumont est envoyé à Düsseldorf en Allemagne, dans le cadre du Service
du Travail Obligatoire. Elle continue sa correspondance avec ce dernier et lui
donne des informations sur les événements importants de la guerre. Elle Louise
transmet certains des renseignements fournis par Robert à des Laonnois membres
de réseaux de résistance. Elle est dénoncée et arrêtée en septembre 1943. Elle
est emprisonnée puis déportée en 1944 à Ravensbrück. Elle rentre en France très
affaiblie à la libération des camps et décède quelques mois plus tard des
suites de sa déportation.
Ayant obtenu son brevet de pilote en 1925, Maryse Bastié est
une aviatrice renommée qui cumule les records. Avec la Croix-Rouge, après avoir
participé à la bataille de France en évacuant les blessés en 1940, elle soigne
en 1940 les prisonniers de guerre belges, hollandais et français internés dans
le Frontstalag 111. A cette époque, elle fait parvenir à Londres des
renseignements sur des aérodromes utilisés par les Allemands. Elle reçoit la
croix de guerre, et la légion d’honneur en 1947. En 1952, elle meurt dans un
accident aérien.
Grande figure du syndicalisme CGT du Nord, Martha Desrumaux
est une dirigeante communiste très active lors des grèves en 1936. Pendant la
guerre, elle resta en contact avec les dirigeants communistes. Elle parvient à
organiser une grève des mineurs du Nord en 1941 et crée les premiers groupes de
sabotages locaux. Arrêtée en août 1941, elle est transférée dans de nombreuses
prisons avant d’être internée à Ravensbrück. Rapatriée en 1945, elle est nommée
à l’Assemblée constituante provisoire sans y siéger en raison de sa santé.
Issue d’une famille de dirigeants de presse, Marie-Claude
Vaillant-Couturier est reporter-photographe. Elle adhère aux Jeunesses communistes.
Pendant l’Occupation, elle appartient au même groupe de Résistance que les
Politzer et Danielle Casanova. Arrêtée le 9 février 1942, elle est déportée le
24 janvier 1943 à destination d’Auschwitz. Transférée à Ravensbrück en 1944,
elle est rapatriée en 1945. Elle est désignée pour témoigner sur le nazisme
lors des procès de Nüremberg en 1946. Siégeant en 1946 à l’assemblée
constituante, elle est plusieurs fois élue députée. Elle défend les droits des
femmes et plaide pour l’imprescriptibilité des crimes contre l’humanité.
Descendante de sultan, fille d’une américaine et d’un soufi indien, Noor Inayat Kahn vit en France depuis les années 1920 quand la guerre est déclarée. Elle suit sa famille à Londres où elle s’engage dans la WAAF (force féminine auxiliaire de la Royal Air Force). Elle est la première femme opérateur radio envoyée en France par le renseignement britannique le 16 juin 1943. Suite à une trahison, elle est arrêtée le 13 octobre et envoyée en Allemagne. Elle est exécutée avec trois autres femmes des services de renseignement anglais en septembre 1944.
Agrégée d’histoire-géographie, Lucie Samuel est enseignante
avant la guerre. En 1940, elle enseigne à Clermont-Ferrand où elle participe à
la fondation d’un premier mouvement de Résistance. A Lyon, au sein du mouvement
« Libération », elle s’occupe du journal clandestin et de
faux-papiers. Lorsque son mari, Raymond Samuel alias « Aubrac » est
arrêté avec Jean Moulin à Caluire en juin 1943, elle monte une opération pour
le libérer. Le couple et leur enfant sont alors exfiltrés à Londres d’où ils
reviennent pour la libération du territoire. Après la guerre, Lucie Aubrac
siège en 1945 à l’assemblée consultative. Elle reprend son métier d’enseignante.
Née au Royaume-Uni, la styliste Vera Leigh ouvre un atelier
de couture place Vendôme à Paris. En 1940, lors de l’invasion allemande, elle
part pour Lyon. Elle aide les soldats alliés à s’échapper. Elle parvient à
aller en Angleterre en 1942 pour s’engager dans les services sanitaires.
Recrutée par les services secrets britanniques, elle revient secrètement en France
dans la nuit du 13 au 14 mai 1943. Arrêtée le 30 octobre 1943, elle est
exécutée le 6 juillet 1944 au camp du Struthoff (Bas-Rhin).
Marie-Thérèse Auffray est une artiste peintre. Pendant la guerre, elle
vit à Paris et dans l’Orne. Son amie Noëlle Guillou lui confie en novembre 1943
et janvier 1944 des aviateurs alliés ainsi qu’un clandestin recherché par la
Gestapo. Marie-Thérèse Auffray les cache dans son atelier rue Gazan jusqu’à ce
qu’une filière les prenne en charge dans le cadre de « l’Organisation
civile et militaire ». Marie-Thérèse Auffray acquiert une renommée
importante. Ses œuvres sont exposées à l’Orangerie du jardin du Luxembourg en
2017.
Ethnologue spécialiste des populations algériennes des Aurès, Germaine Tillion travaille au CNRS. Elle n’admet pas la défaite : dès l’été 1940, elle participe à l’aide aux prisonniers de guerre évadés. Avec ses collègues du « Musée de l’Homme », elle s’engage dans des actions de Résistance, aide aux clandestins, faux-papiers, propagande… En 1941, les arrestations dans le réseau l’obligent à assumer de plus en plus d’activités clandestines. Elle est arrêtée le 13 août 1942 et déportée à Ravensbrück. Germaine Tillion est rapatriée et retrouve son poste au CNRS. En scientifique, elle enquête et témoigne des conditions de vie dans les camps. Parallèlement, elle est chargée en 1954 de monter des centres sociaux en Algérie où elle dénonce la torture et les attentats. Cette grande figure humaniste est entrée au Panthéon le 27 mai 2015.
Charlotte Delbo, épouse de Georges Dudach, est une
militante communiste. Elle est la secrétaire du comédien Louis Jouvet qu’elle
suit en Amérique du sud. Apprenant le sort de ses amis, elle revient en France
le 15 novembre 1941. Elle tape les textes de son mari, militant communiste qui
dirige une publication clandestine. Ils sont arrêtés le 2 mars 1942. Georges
Dudach est fusillé le 23 mai 1942, Charlotte Delbo déportée le 24 janvier 1943
à Auschwitz. Elle est transférée à Ravensbrück et rapatriée lors de la Libération.
Elle publie dans les années 1960 un témoignage majeur sur le système
concentrationnaire : Aucun de nous
ne reviendra.
Elsa
Kagan, née à Moscou, fréquente les milieux intellectuels russes. Elle est
écrivain et traductrice. À Paris, elle rencontre Louis Aragon en 1928. Ils se
marient en 1939. Ils fréquentent le milieu artistique et culturel progressiste.
Sous l’Occupation, ils s’installent en zone sud et diffusent des journaux
clandestins. En 1943, ils développent une organisation clandestine, le comité
national des écrivains, groupant des intellectuels résistants. Première femme à
recevoir le prix Goncourt en 1945, Elsa Triolet a écrit de nombreux romans.
Artiste américaine, Freda McDonald dite Joséphine Baker rencontre un formidable succès à Paris dès 1925 au music-hall. Elle est naturalisée française en 1937. Profitant de ses tournées en Afrique du Nord pendant la guerre, elle aide les services de renseignement français et américains. En mai 1944 elle signe son engagement dans les forces féminines de l’Air de la France libre. Elle arbore sa médaille de la Résistance en 1963 à Washington, aux côtés de Martin Luther King pour défendre les droits civiques aux États-Unis. Joséphine Baker est entrée au Panthéon en 2021.
Née dans une famille juive en Roumanie, Olga Bancic
vient à Paris en 1938. Pendant l’Occupation, Olga rejoint les « FTP-MOI »,
organisation communiste de lutte armée de la main d’œuvre immigrée. Elle gère
et distribue les armes pour les coups de main du groupe Manouchian. Arrêtée en
novembre 1943, elle n’est pas fusillée comme les 23 autres membres du groupe
mais transférée dans une prison à Stuttgart, où elle est décapitée.
Née aux États-Unis, Lee Miller apprend la photographie à
Paris où elle fréquente les artistes surréalistes. Elle couvre la guerre à
Londres. Accréditée auprès de l’armée américaine en 1944, elle photographie la
libération des villes de Bretagne. Elle suit les soldats américains à Paris,
puis en Allemagne où ils découvrent l’horreur des camps de concentration de
Dachau et de Buchenwald. Ses clichés et ses articles sont publiés dans le
magazine Vogue.
Nièce du général de Gaulle, Geneviève de Gaulle est
étudiante à Rennes, où elle commence des activités de Résistance dès septembre
1940. À Paris, en octobre 1941, elle rejoint le groupe de Résistance du « Musée
de l’Homme », puis en 1943 le mouvement de jeunes étudiants « Défense
de la France ». Arrêtée le 20 juillet 1943, elle est déportée à Ravensbrück.
Après la guerre elle s’engage contre la grande pauvreté. Elle préside ATD-Quart
Monde de 1964 à 1988. Elle est entrée au Panthéon en 2015.
Cécile Le Bihan est secrétaire au syndicat des métaux
CGT de la région parisienne. Elle y rencontre le militant Henri Tanguy, qu’elle
épouse en 1939. Sous l’Occupation, son mari devient responsable des « FTP »
(organisation armée communiste). Elle est son agent de liaison, portant des
courriers, dactylographiant des documents clandestins et transportant des
armes. Pendant les journées de la Libération de Paris, elle l’accompagne dans
le PC souterrain des Forces françaises de l’Intérieur de région parisienne à
Denfert-Rochereau.
Fille d’immigrés espagnols, Lise Ricol adhère aux
Jeunesses communistes en 1931. Dès 1940, elle est chargée d’organiser des
comités de femmes pour protester contre les hausses de prix de la nourriture.
Le 1er août 1942, elle prend la parole rue Daguerre pour dénoncer
l’Occupation allemande. Arrêtée le 12 août 1942, elle est déportée au camp de
Ravensbrück. Revenue en 1945, elle épouse son compagnon Artur London. Elle l’aide
à écrire son livre L’Aveu qui relate
son emprisonnement politique en Tchécoslovaquie au début des années 1950.