L'alternative à la sanction

Il s'agit d'un dispositif qui permet d'annuler une verbalisation suite à une infraction au code de la route, en proposant aux contrevenant·es de suivre une matinée de sensibilisation à la sécurité routière.

Cette alternative à la sanction est proposée deux fois par an suite à des opérations conjointes des polices municipale et nationale du 14^e arrondissement, menées sur 10 jours dans tout l'arrondissement. Les contrôles effectués s'appliquent à la circulation vélo, trottinette, moto et automobile.

Lors de leur interpellation, les conducteurs et conductrices se voient proposer l'annulation de leur amende s'ils/elles s'engagent à suivre des ateliers autour du code de la route et de la sécurité routière (accidentologie, code de la route piétons, gestes de 1^ers secours, etc.).

Ces ateliers, d'une durée de 3h environ, sont animés par les polices municipale et nationale du 14^e, la Croix-Rouge française, la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), le Service des compagnies motocyclistes (SCM), la Brigade motocycliste, la Protection civile Paris Seine, la Cellule de prévention des addictions et de la sécurité routière (CPASR), l'Association Victimes et Citoyens. Depuis octobre 2025, la Ratp met à disposition un bus pour que les participant·es puissent prendre la place du machiniste et mesurer ses angles morts lorsqu'il conduit.

Vendredi 17 octobre 2025, l'annexe de la mairie du 14^e réunissait 75 personnes auxquelles avaient été proposée, quelques semaines plus tôt, l'alternative à la sanction. Au programme de ce stage, plusieurs échanges et ateliers d'une demi-heure : sensibilisation aux addictions et à la sécurité routière, échange avec le service des compagnie motocyclistes et la brigade des sapeurs-pompiers, formation aux gestes des premiers secours, prise en main du volant d'un bus de la RATP avec un machiniste, interventions de victimes d'accidents de la route.

À la sortie, les contrevenantes et contrevenants, semblaient avoir été particulièrement impressionnés par le manque de visibilité des machinistes en prenant le volant de leur bus. Les témoignages de Mounir Alrafei, polytraumatisé après avoir été percuté par un véhicule alors qu'il circulait à moto et d'Eddy Masson, percuté lui aussi à moto par un conducteur en excès de vitesse et sous l’emprise du stupéfiants, ont également marqué l'assistance.

Esther, 68 ans, et Cabrel, 19 ans, ont tous les deux choisi de faire le stage après avoir été verbalisés pour avoir pris un couloir de bus. Esther travaille dans l'immobilier, elle espérait gagner du temps sur l'avenue du Général Leclerc. En 40 ans de permis, elle est fière de ne jamais avoir eu de grave accident de voiture, mais se dit contente d’avoir assisté à ce genre d'ateliers. "Je n’ai pas perdu mon temps. On apprend toujours. C'est triste de voir des gens handicapés pour rien. On réalise que ça n’arrive pas qu’aux autres." Cabrel, lui, avoue être souvent en retard. Il se déplace souvent à vélo mais c'est à scooter qu'il a été arrêté. Il se dit "surpris de réaliser que les conducteurs de bus ne voit presque rien. C'était important de le faire".

Port d'oreillettes à vélo et téléphone au volant, non respect de l'arrêt au feu rouge, emprunt d'une voie de bus, d'un sens interdit ou d'une piste cyclable, défaut de port des gants ou de casque, etc. Les infractions au code de la route sont nombreuses et entraînent des amendes pouvant aller jusqu'à 135 €.

Dans le 14^e, les premières victimes d'accidents sur la voie publique sont les piétons et les cyclistes.